L'enfance

Note: 10/10/5/4 

Total: 29/30

Commentaires:

Paper 2 effectué à la maison. Excellent devoir clair et très intéressant dans lequel tu réponds vraiment à la question en prenant en compte tous les aspects de celle-ci.

Pense à annoncer ton plan.

Problématique: De quelle manière le thème de l'enfance est-il abordé dans les œuvres que vous avez étudiées ?

Oeuvres: Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage de Maya Angelou et Une maison de poupée de Ibsen

Plan: 

1/ Ibsen et Maya Angelou représentent la nature de l'enfance sous deux formes intrinsèquement différentes : l'une est symbolique et l'autre physique.

2/ Mais n'est-ce pas aussi grâce à l'influence des figures marquantes durant l'enfance des deux personnages que leur caractère se développe de cette façon ?

3/ Chez Ibsen comme chez Maya Angelou, la famille joue un rôle important dans l'enfance des personnages.

4/ Dans les deux œuvres, la maternité symbolise également le passage à la vie adulte.

5/ Dans les deux textes, l'enfance des personnages principaux est influencée par les attentes sociales de l'époque.

6/ La croissance de Maya et de Nora s'éveille à l'injustice et au besoin d'émancipation.

7/ Contrairement à Maya, la maturité de Nora est une réalisation personnelle.


Exemple d'un Paper 2 (presque) parfait pour référence plus tard:

La période de l'enfance est cruciale dans la construction de notre personnalité, de notre avenir, et influence le développement émotionnel d'une personne. Les deux textes choisis, le roman autobiographique Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage, écrit en 1969 par Maya Angelou, et la pièce de théâtre de 1879 d'Ibsen, Une maison de poupée, utilisent le thème de l'enfance pour approfondir le développement de leurs personnages. Mais tandis qu'Ibsen explore l'enfance en mettant en avant une enfance prolongée, reflet du traitement inférieur réservé aux femmes dans la société conservatrice norvégienne de l'époque, Maya Angelou témoigne, à travers ses souvenirs et deux voix narratives différentes, d'une enfance brisée qui force à une maturation précoce. Bien que les deux œuvres soient situées dans des lieux et des temps différents, elles soulignent l'impact que des figures et des circonstances ont eu sur l'identité des personnages durant leur enfance, et insistent sur la nécessité de grandir.

Ibsen et Maya Angelou représentent la nature de l'enfance sous deux formes intrinsèquement différentes : l'une est symbolique et l'autre physique. Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage est un recueil de souvenirs marqués par la douleur et le dépassement des épreuves. Il mêle innocence brisée et confrontation à des vérités dures. Le Chapitre 16 montre le complexe d'infériorité de la communauté noir à laquelle elle appartient et le fait qu'ils sont tous coincés dans les temps victoriens du 19ieme siècle. Au contraire, l'enfance de Nora est une illusion consentie : elle accepte l'infantilisation dans laquelle elle est maintenue par son père, puis par son mari en répondant au diminutif enfantin de Eleonora et des surnoms d'Helmer. C'est une représentation symbolique de la condition de la femme dans la société patriarcale norvégienne. Contrairement à Maya, c'est une prise de conscience soudaine qui brise ce monde de fantaisie et la force à faire face au monde adulte auquel elle appartient.

Mais n'est-ce pas aussi grâce à l'influence des figures marquantes durant l'enfance des deux personnages que leur caractère se développe de cette façon ? Maya trouve une force et une résilience dans l'influence de Momma, qui incarne le courage et la dignité pour une enfant envoyée avec son frère dans le Sud des États-Unis, un monde entièrement nouveau. La scène du dentiste où Maya imagine sa grand-mère infligeant une raclée au docteur blanc raciste montre qu'elle l'idolâtre. Dans son rêve, cinq fois Momma est nommée « Mme. Henderson », une expression de politesse réservé aux Blanc à l'époque. Nora, au contraire, est entourée de figures autoritaires – son père et Helmer – qui n'ont pas un impact positif sur son développement. Elle dit dans le dernier acte qu'elle n'était qu'une poupée qui avait changé de main, de son père à son mari. Jamais ceux-ci ne lui donnent l'opportunité de grandir ; au contraire, ils essaient de créer une dépendance affective et intellectuelle pour l'empêcher de sortir de l'enfance. C'est un cycle qu'elle perpétue avec ses enfants, qu'elle traite comme des jouets. C'est quelque chose qui, bien que moins négatif, existe aussi chez Maya, quand elle défie le racisme de la société blanche comme le reste de son entourage.

Chez Ibsen comme chez Maya Angelou, la famille joue un rôle important dans l'enfance des personnages. Pour Maya, cet impact est généralement positif. Elle gagne en force et en résilience grâce au soutien inconditionnel de sa grand-mère et de sa mère, des figures qu'elle admire tant qu'elle capitalise leurs prénoms. Son frère Bailey est également une présence qui lui apporte de la force pour faire face aux obstacles de la vie. Alors que la famille de Maya libère son esprit de ses doutes et la pousse à grandir, la famille de Nora est un lieu de contraintes. Elle est enfermée dans son rôle d'épouse et de mère, des positions qui l'empêchent d'exister en tant qu'individu. Helmer est une figure autoritaire qui contrôle chaque aspect de sa vie : l'argent qu'elle possède, ce qu'elle peut manger, comment elle doit danser. Après avoir réalisé qu'il avait perdu les rennes qu'il croyait avoir sur Nora et la lettre de Krogstad, il essaye de reprendre le contrôle. Il ne la laisse pas répondre et dit que « Ni aide, ni direction ne te manqueront ». Contrairement à Maya, qui trouve un soutien dans sa famille, Nora choisit de rompre totalement avec la sienne pour enfin échapper à l'infantilisation d'Helmer.

Dans les deux œuvres, la maternité symbolise également le passage à la vie adulte. Quand Maya a son fils et l'accepte grâce à l'aide de sa mère, cela symbolise la fin de son enfance et l'espoir d'une vie meilleure dans un nouveau chapitre. Elle parle de son enfant en disant « mon bébé » et « mon fils », l'adjectif possessif montrant qu'elle accepte son nouveau rôle de mère à 16 ans. Cependant, Nora, au contraire, rejette ses enfants après sa maturité. L'hyperbole « j'aurais envie de me déchirer moi-même en mille morceaux » montre qu'elle ressent une profonde répulsion et a l'impression qu'avoir eu des enfants avec quelqu'un qu'elle considère comme un étranger a violé son corps et son esprit.

Dans les deux textes, l'enfance des personnages principaux est influencée par les attentes sociales de l'époque. Dans Une maison de poupée d'Ibsen, Nora est poussée à agir comme une enfant naïve et dévouée aux hommes par les normes de la société norvégienne. L'infantilisation exercée par son père, puis par Helmer, et encouragée par une société sexiste, construit son identité dans sa vie d'adulte. Maya Angelou, quant à elle, est également influencée par le racisme de la société américaine des années 1930-1940. Dès le début du livre, elle décrit sa couleur de peau comme « boueuse » et associe la beauté à une caractéristique exclusivement liée aux Blancs, comme la robe qu'elle porte à l'église durant l'incipit. Cependant, les deux personnages réagissent différemment à cette influence. Alors que Nora se soumet et agit comme une enfant par sa propre volonté, Maya, au contraire, tente de se libérer et se force à grandir. Ibsen présente la société bourgeoise comme une force normative qui prive Nora de son autonomie. Helmer incarne cette oppression en traitant Nora comme une possession ou un jouet. Il lui donne des surnoms infantilisants comme « petit écureuil » et « ma petite alouette », utilisant des adjectifs réducteurs, des pronoms possessifs et des références animales pour la déshumaniser. Le titre même de la pièce fait référence à ce monde de l'enfance, Une maison de poupée, dans laquelle Nora n'est qu'une figurine. Elle est enfermée dans une enfance artificielle, qu'elle-même accepte et encourage en jouant le jeu. En parallèle, Maya Angelou s'oppose constamment aux structures sociales oppressives. Elle rejette le manque d'éducation et de possibilités, se disant limitée à devenir couturière. Maya refuse également de laisser Mme Cullinan la renommer « Mary », et lutte contre la domination des Blancs. En tant qu'enfant noire, elle ressent très tôt le poids des attentes raciales et genrées. Les deux auteurs montrent ainsi l'impact des conditions sociales sur l'enfance et le développement de leurs personnages.

La croissance de Maya et de Nora s'éveille à l'injustice et au besoin d'émancipation. L'oppression de leur liberté et de leur égalité marque toute la vie des deux personnages. Maya est confrontée à un monde de racisme et de sexisme systémique. Elle grandit en pensant que sa couleur de peau et son genre la placent en position d'infériorité. Nora, de son côté, est sous la domination de son père, puis de son mari, dans une société patriarcale. Bien que Nora soit initialement inconsciente de l'injustice qu'elle subit, son éveil agit comme un catalyseur immédiat pour sa maturité. Elle part en quête de l'identité réprimée par huit années d'infantilisation symboliquement retirant son châle représentant sa soumission. L'injustice de sa situation n'est jamais ignorée par Maya dans Je sais pourquoi chante l'oiseau en cage. Bien que moins brutale et plus progressive, la pression sociale écrasante ne réduit pas Maya au silence indéfiniment. Au contraire, en tant qu'adulte, elle critique l'injustice, et en tant qu'enfant, elle s'émancipe à travers la littérature pour retrouver sa voix. Elle se réapproprie la dignité qui lui avait été privée durant son enfance, que ce soit en affrontant le dentiste, Mme Cullinan ou encore la réceptionniste.

Contrairement à Maya, la maturité de Nora est une réalisation personnelle. Après avoir vu que le mari qu'elle croyait aimer ne se souciait que de protéger sa réputation face au scandale que pourraient provoquer ses actions, elle décide de grandir d'elle-même. Elle prend le contrôle de la conversation, force Helmer à écouter ses tirades, fait ses propres choix et décide de partir en tant qu'être indépendant et mature pour se redécouvrir. En quittant son mari et ses enfants, elle rejette l'enfance imposée, symbolisant une émancipation radicale. À l'inverse, pour Maya, la maturité n'est pas un choix, mais un processus long et douloureux. Chaque obstacle qu'elle affronte lui fait perdre un peu de son innocence et la transforme. Des événements traumatiques, comme son viol par le compagnon de sa mère M. Freeman, symbolisent la perte irrévocable de son innocence face à une violence cruelle et hors de son contrôle. Cette prise de conscience douloureuse forme la vision plus réaliste et cynique qu'aura Maya Angelou adulte.

Dans les deux œuvres étudiées, il est clair que les auteurs abordent l'enfance sous des perspectives opposées. Pour Nora, c'est une enfance prolongée dans sa vie adulte pour mieux la contrôler, et pour Maya, c'est un périple empli d'obstacles durant sa jeunesse qui la fait mûrir en tant que personne. Pourtant, ils s'accordent sur l'importance de la maturité face aux attentes sociales. Les auteurs critiquent tous deux une société défectueuse qu'une personne, grâce à l'influence positive ou négative de son entourage, parvient à défier.

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